L’intérêt légitime de Google l’est-il vraiment ? Le tribunal s’interroge donc. L’intérêt légitime est en effet valable si les intérêts de chacun sont suffisamment mis en balance les uns par rapport aux autres. Les intérêts du responsable du traitement ne doivent pas prévaloir sur ceux des personnes concernées, et inversement.
La publication seule d’une fiche GMB peut effectivement revêtir un objectif informatif. Mais qu’en est-il si celle-ci est couplée aux commentaires et notations ? La justice a estimé que la firme encourage par ce biais à utiliser ses autres services. En l’occurrence, l’analyse par le juge de la mise en balance des intérêts démontre qu’il existe bien une finalité commerciale. Dès lors, l’intérêt légitime de Google ne lui permet pas de passer outre le consentement de la praticienne.
Ce que dit le jugement :
« In fine, si la diffusion de la seule fiche du professionnel poursuit en effet un caractère informatif, la diffusion combinée de la fiche et des avis constitue le moyen pour les sociétés Google d’inciter fortement les professionnels à recourir à ses services, qu’ils soient gratuits ou payants. C’est dès lors de parfaite mauvaise foi que les défenderesses prétendent que le traitement réalisé dans le cadre de la publication de la fiche entreprise est décorrélé des actes de prospection commerciale auxquels elles se livrent. »